Extension et réhabilitation du Collège Jean Jaurès à Montfermeil

Conçu en 1993 par Renée Gailhoustet et Pascale Buffard, le collège Jean Jaurès incarne une architecture moderne et expressive, emblématique du matrimoine du XXe siècle. Notre projet conjugue préservation de l’architecture existante, adaptation aux usages contemporains et exigences de transition écologique, pour offrir un cadre de vie et d’apprentissage repensé, durable et résilient.

Une architecture respectueuse et évolutive

Notre approche s’appuie sur les principes de la Charte de Venise, avec une volonté forte de préserver la valeur d’ensemble de l’œuvre originale. L’intervention architecturale est guidée par la notion de greffe : des ajouts légers, identifiables, réalisés principalement en ossature bois et habillés d’une peau métallique, qui complètent sans dénaturer. Le socle en béton des nouvelles extensions assure stabilité et cohérence avec la structure existante.
Le projet s’articule autour d’une démarche environnementale exemplaire qui conjugue préservation du patrimoine arboré, innovation technique et économie circulaire, privilégiant le réemploi in situ.

Innovation technique et approche bioclimatique

Le projet intègre des solutions techniques innovantes privilégiant les approches low-tech. Le système de conditionnement thermique repose sur des principes bioclimatiques associant chauffage et rafraîchissement passifs. Cette installation conjugue des extracteurs à simple flux et des vitrages pariétodynamiques spécifiquement déployés dans les espaces d’enseignement, optimisant ainsi les performances énergétiques tout en garantissant le confort des usagers.

Une stratégie « d’acupuncture architecturale »

Plutôt qu’un geste massif, le projet propose une diffusion des interventions, réparties intelligemment sur le site, pour conserver les équilibres de volume et d’usage. Les extensions ne dépassent pas les hauteurs existantes et s’intègrent dans les vides de construction disponibles. Cette approche discrète permet une intégration harmonieuse dans le paysage urbain et scolaire.

Renaturation et biodiversité

L’intervention paysagère vise à restaurer la perméabilité des sols par la végétalisation de la cour existante. Cette approche respectueuse du patrimoine végétal préserve l’intégralité des 26 arbres présents tout en enrichissant la strate arborée de 56 nouveaux sujets. L’aménagement d’une mare pédagogique complète ce dispositif écologique, créant un écosystème propice à la sensibilisation environnementale et à l’observation du vivant.

Réorganisation fonctionnelle et adaptation aux usages

Le projet redéfinit l’organisation spatiale autour d’une colonne vertébrale nord-sud, en conservant les pôles existants là où cela est pertinent (logements, CCC, restauration, théâtre…), tout en en déplaçant d’autres (foyer, médical, sportif) pour fluidifier les flux et optimiser les usages. Les nouveaux pôles (administration, Aile des Arts) sont regroupés à proximité de l’entrée, autour d’un patio végétalisé, pour rééquilibrer les masses bâties.

Grâce à une trame modulaire fondée sur des salles de classe de 55 m², les espaces peuvent être facilement reconfigurés à l’avenir, assurant une flexibilité d’usage à long terme.